11 octobre 2016

L'indispensable renouveau du parcours résidentiel des jeunes… ou faire fi des plus-values

On tient depuis près de vingt ans dans l'immobilier un discours univoque aux ménages français : il faut accéder à la propriété. Tel président de la République, accédant au pouvoir, a même martelé que son objectif était une France de propriétaires, partant d'un taux actuel de 58% de propriétaires de leur résidence principale. C'est quasiment devenu un dogme intangible, et le remettre en question est sacrilège.

Dit-on tout aux familles françaises sur le sujet ? D'ailleurs, la situation n'a-t-elle pas évolué en quelques 15 ou 20 ans ? La propriété doit être porteuse d'un atout extraordinaire, la plus-value. Cette dernière, exonérée de taxation jusqu'à présent, contrairement à celle issue de la vente d'un bien locatif ou d'une résidence secondaire, a permis à des générations d'accédant de bien vivre et de développer un patrimoine sécurisant. Il faut le dire haut et fort : l’exonération de la plus-value sur la résidence principale a contribué à l'évolution économique positive des ménages, bien plus que les revenus du travail pour la plupart d'entre eux.

Il ne faut pas cacher non plus une autre fonction de la plus-value latente, celle d'absorber et de neutraliser à terme la fiscalité, les droits de mutation à titre onéreux d'abord, acquittés dès l'achat, et la taxe foncière, dont l'acheteur est redevable tout au long de son parcours de propriétaire. La plus-value, à terme, justifie les investissements et l'entretien qui pèsent sur celui qui détient sa résidence principale, et permet le réinvestissement. Sans la plus-value, le bilan du propriétaire occupant serait déficitaire.

Or, la plus-value sera-t-elle systématiquement au rendez-vous des accédants actuels ? L'équation a fondamentalement changé, parce que nous vivons une nouvelle révolution industrielle et parce que la totalité des variables changent. Le coût du foncier d'abord, loin de se calmer, croît sans cesse dans les zones tendues. Notre société, Open Partners, en a fait l’expérience avant l'été, en quelques semaines, les prix des terrains auxquels elle s’intéressait en deuxième couronne de la capitale avaient augmenté de... 20%. Assorti à une inflation nulle ou extrêmement faible, dans une économie sans croissance donc sans perspective d’évolution des salaires réels, avec des taux d'intérêt à un niveau d'étiage, l'espoir de plus-value à quelques années pourrait s’éteindre purement et simplement.

Face à l’incertitude quant à l’avenir de leurs retraites ou de leur sécurité sociale, les seniors issus de la génération du baby boom ne sont plus en position pour la plupart d’accompagner l’installation de leurs enfants. Voilà qui bouleverse les schémas connus et remet en cause la primo-accession précoce telle qu'on l'a longtemps encouragée. Désormais, le jeune diplômé, après avoir vécu en résidence pour étudiants au cœur d'une ville universitaire, va entrer dans la vie active. De plus en plus fréquemment, il va créer seul ou en association sa propre activité, son entreprise, sans forcément avoir les moyens de devenir propriétaire de sa résidence principale. Pour cette raison, il importe de créer un maillon supplémentaire, aujourd'hui inexistant dans le parcours résidentiel, des locaux tertiaires et des logements correspondants à cette phase essentielle de la vie des jeunes adultes. Open Partners a créé ce concept d’appartements optimisant l’espace, privilégiant la situation hyper-urbaine, de grande qualité, au sein de résidences modernes et connectées, imbriquées tant que nécessaire avec des bureaux adaptés à des lancements d'entreprises, éventuellement unipersonnelles ou start-ups.

A ce moment crucial de leur vie, conduire les jeunes à accéder sans délai, avec l'idée qu'ils revendront le bien, cinq ou sept ans, plus tard grevé d'une plus-value, n'est plus de saison. Mettre également à leur disposition une offre locative d'habitation et professionnelle est urgent, pour permettre de libérer les énergies des diplômés et favoriser leur mobilité à l’heure à l’échelle nationale et internationale. A la clé, des jeunes ménages qui auront les moyens de s'investir totalement et sans crainte de l'avenir, un pouvoir d'achat préservé favorisant la croissance et un nouvel équilibre social.

Par Laurent Strichard, Président de Open Partners, promoteur de la résidence étudiante le Jules Verne à Levallois- Perret

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